Burns et Mitchell

Burns et Mitchell, en 1946, proposent cette définition : « Le cycle décrit une catégorie de fluctuations de l’activité économique au niveau agrégé … »

Un cycle consiste en une phase d’expansion simultanée de nombreux secteurs d’activité, suivie d’une phase de contraction similaire puis d’une reprise qui débouche sur la phase d’expansion du cycle suivant.

Cette séquence est récurrente mais non périodique; les cycles d’activité ont une durée variant entre un et dix ou douze ans; ils ne sont pas divisibles en cycles plus courts de caractéristiques semblables et d’amplitude équivalente ». On distingue généralement :

– Les tendances séculaires ou « trends », d’une période d’un siècle (D’après les travaux de Braudel)

– Les mouvements de longue durée de type Kondratiev, de l’ordre de 25 à 45 ans.

– Des cycles courts de type Juglar, qui durent de six à dix ans.

– Le cycle Kitchin de 40 mois.

– Les mouvements saisonniers.

A l’origine des cycles économiques, on trouve trois types de déséquilibres, donnant lieu à la typologie suivante :

1/ Les cycles exogènes :

Il faut comprendre: « Extérieurs à l’activité économique elle-même ». Ils correspondent à des chocs induits par l’environnement de l’économie. La croissance est directement affectée, et, dans le cas où cette turbulence perdure, on peut craindre la naissance d’un cycle, comme en 1973 et 1979 (chocs pétroliers). Les facteurs qui initient les cycles sont très divers : élections, climat, démographie…( voire tâches solaires…).

Les modèles économiques intègrent particulièrement les variations de la demande, et l’impact des politiques macro- économiques.

Les faits de la précédente décennie sont nombreux à avoir été à l’origine de cycles : contre-choc pétrolier, réunification Allemande…

2/ Les cycles endogènes :

Ils sont liés à la nature même de l’activité économique, nés des imperfections du marché. Les asymétries d’information, les dysfonctionnements et frictions, entraînent la croissance hors de son chemin « homothétique », hors du couloir décrit par Leijonhuvfud.

C’est donc bien la croissance elle-même et ses mouvements chaotiques qui sont la cause de la crise. Le cycle naissant est irrégulier dans l’amplitude et la périodicité.

A l’origine de ce dérèglement, la théorie Néo-classique avance la rigidité, les délais d’ajustement, les mauvaises anticipations des agents et la mobilité imparfaite des facteurs de production.

D’autres variables endogènes sont très influentes sur le déclenchement d’un cycle : l’investissement dont le montant dépend des variations du stock de capital, lui même variant avec le niveau de la demande.

Augmentés des effets de l’accélérateur ( une hausse de la demande entraîne une hausse plus que proportionnelle de l’investissement) et du multiplicateur (la demande globale se trouve accrue sous l’effet de l’augmentation de l’investissement), les fluctuations conjoncturelles sont ainsi amplifiées par les mouvements de l’investissement.

3/ Les cycles financiers:

A L’origine de ces cycles, on trouve le fonctionnement de la sphère financière qui, en raison de la dérèglementation et de l’augmentation du nombre de transactions, tend à devenir autonome par rapport à l’économie réelle.

Ainsi, le cycle d’endettement est-il à l’origine de « bulles spéculatives ».

En période d’expansion, les agents économiques s’endettent davantage, ce qui contribue à soutenir la croissance. En phase de récession, les anticipations s’inversent, le désendettement s’accélère, l’offre de crédit se contracte, participant à la naissance d’une phase de dépression.

Parfois, une vague spéculative vient amplifier le cycle réel.

La création d’une bulle spéculative, due à des imitations de comportement (anticipations) entre agents, crée une tension jusqu’à ce que la bulle éclate lors du retournement de conjoncture . On retrouve les mêmes mécanismes sur le marché des changes.



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