Economie2000 |
L’expression « politiques économiques »
recouvre l’ensemble des mesures prises par l’Etat pour modifier l’affectation
des ressources, réguler la conjoncture et redistribuer le revenu
national. On distingue en premier lieu les politiques conjoncturelles
(de court terme), dont l’objectif est de lutter contre le chômage,
l’inflation et les déséquilibres du commerce extérieur
et en second lieu les politiques de redistribution du revenu, qui
visent à réduire les inégalités sociales.
Enfin, les politiques structurelles soutiennent les
secteurs jugés prioritaires, en modifiant durablement le partage
des activités entre secteur public et secteur privé.
Deux grands types d’analyses s’opposent parmi les économistes :
1/ L’analyse libérale :
L’analyse libérale
traditionnelle , soutenue par les théoriciens classiques et néoclassiques,
explique les phénomènes économiques par le comportement
individuel d’agents économiques rationnels, qui procèdent
à des échanges sur des marchés de « concurrence pure
et parfaite », et concourent par là même à l’intérêt
général.
Dans ce modèle
théorique, le plein-emploi est toujours assuré grâce
aux variations du salaire réel. Le chômage involontaire
est impossible : seuls sont au chômage les travailleurs qui recherchent
momentanément un emploi, ou qui estiment trop faible le salaire
réel d’équilibre. De même, les déséquilibres
sur le marché des biens et services sont impossibles ou passagers (Loi de Say), et la politique économique
est inutile. Sur le marché des capitaux, la fixité des
taux d’intérêt assure l’équilibre entre l’investissement
et l’épargne.
Au sein de cette concurrence pure et parfaite, les déséquilibres sont impossibles et l’intervention de l’Etat dans l’économie sans effet. En effet, une politique monétaire expansionniste serait inflationniste et n’aurait aucun effet sur la sphère réelle. Une politique budgétaire serait inefficace, quel que soit le mode de financement choisi. En effet, les théoriciens libéraux expliquent que le recours à l’emprunt élève le taux d’intérêt sur le marché des capitaux, augmente l’épargne des ménages mais diminue leur consommation ainsi que les investissements des entreprises. De même, le financement par l’impôt réduit le revenu disponible des ménages et donc leur consommation.
Le rôle de l’Etat , pour cette école de pensée, doit être limité aux actions visant à surmonter les défaillances du marché : justice, éducation, défense nationale et police.
2/ L’analyse Keynésienne :
J.M.Keynes publie « La théorie générale » en 1936, cherche à rompre avec les analyses néo-classsiques dominantes et à démontrer le bien-fondé des politiques macroéconomiques.
Il y montre comment expliquer les mécanismes économiques, par des grandeurs globales interdépendantes comme la production, le revenu , l’investissement , la consommation et l’épargne. Les prix sont rigides à court terme et les déséquilibres entre l’offre et la demande sont possibles, car les ajustements se réalisent par les quantités et non par les prix.
Les entreprises décident du volume de leur production en fonction d’anticipations de la demande. Tant que la demande anticipée par les entreprises est supérieure à l’offre, les entreprises sont incitées à augmenter leur production. Cette "demande effective" détermine le volume de la production et de l’emploi. Le niveau de l’emploi dépend donc de la demande anticipée et ne correspond pas nécessairement à la population active. Le chômage involontaire est possible et s’explique par l’insuffisance de la demande.
En conséquence, l’Etat doit se substituer au marché, parfois défaillant, et mettre en œuvre des politiques conjoncturelles.
La politique budgétaire vise à stimuler la demande, par le biais des dépenses publiques qui distribuent des revenus supplémentaires, d’où une hausse de la consommation et donc de la production et de l’emploi. Instrument privilégié des politiques économiques, la politique budgétaire contracyclique permet d’accélérer ou de ralentir la croissance en modulant les dépenses publiques, les recettes fiscales et le déficit budgétaire.
Grâce au mécanisme du multiplicateur, la hausse induite de la production est plus que proportionnelle à la dépense initiale de l’Etat. Celui-ci peut également peut également abaisser les impôts ou augmenter les revenus de transfert. Ces mesures concourent à présenter un budget en déficit, ce qui évite la répercussion sur les prélèvements obligatoires.
La politique monétaire accompagne la politique budgétaire, et consiste à agir sur les taux d’intérêt à la baisse pour stimuler l’investissement. Mais si les agents anticipent une faible reprise de la demande, la reprise de l’investissement peut ne pas se produire. Néanmoins, la politique monétaire doit accompagner la politique budgétaire, car l’augmentation de la demande de monnaie due à la reprise risque d’élever le taux d’intérêt et de réduire les investissements.
La politique de relance pose le problème de l’inflation, en relation avec la situation qui prévaut sur le marché des biens et des services.
Dans l’actuel régime européen de changes fixes et de liberté de mouvements de capitaux, la politique monétaire perd son indépendance, car la règle consiste à s’aligner sur le pays dont le taux d’intérêt est le plus élevé.
De même, la politique budgétaire doit être restrictive afin de rester dans le cadre des dispositions fixées à Maastricht.
Dès lors, on peut
s’interroger sur les marges de manoeuvre que les gouvernements ont à
leur disposition.
*****************