Cette théorie, apparue au début des années 70, notamment sous l’impulsion de J.P.Benassy, J.Drèze et E.Malinvaud, se propose de donner certains fondements micro-économiques à certaines des thèses de Keynes. Dans « Macro-économie et théorie du déséquilibre », en 1984, J.P.Benassy, quoique appartenant à l’école néo-classique, admet qu’il peut exister des échanges à des prix qui ne sont pas « d’équilibre concurrentiel », et de plus, qu’on peut envisager un chômage involontaire prolongé, d’où le nom de déséquilibre. On suppose que des échanges peuvent avoir lieu dans ces conditions, ce qui ignore deux aspects centraux de la théorie Keynésienne : L’incertitude et la préférence pour la liquidité.
Dans ce cas de figure, il n’y a pas d’égalité entre offres et demandes, et Benassy énonce des régles de rationnement qui s’appliquent aux agents. Certains acteurs de l’économie se trouvent alors en position de manque quantitatif car ils subissent des règles de rationnement.
Les théoriciens du déséquilibre appellent « équilibre à prix fixes » des situations où, aux prix affichés et pour les rationnements subis par les agents, aucun d’entre eux n’est incité à modifier ses propres offres et demandes.
Le cadre théorique est très proche de celui de la concurrence pure et parfaite, mais cette théorie du déséquilibre envisage le cas ou le « commissaire-priseur » Walrassien n’assure pas toutes ses responsabilités.
On évoque la possibilité que les prix affichés ne soient pas des prix d’équilibre concurrentiel, ce qui est original pour ce courant de pensée.