Fondateur de l’économie de l’information, et prix Nobel 1982, George Stigler a été récompensé pour son analyse des structures industrielles et sa théorie de la réglementation, décryptant ainsi le rôle joué par les groupes de pression économiques.
Dans le cadre des hypothèses standard sur l’offre et la demande, Stigler a montré que le prix d’un bien peut varier à l’intérieur d’un même marché, car les coûts de recherche et de diffusion de l’information entrent dans le processus de formation des prix.
Des études faites avec Friedland vont être à l’origine d’une nouvelle approche de la politique de règlementation de l’Etat. Les deux économistes cherchent à vérifier ce qui était jusqu’alors considéré comme donné, à savoir que les prix de vente de la production des entreprises d’utilité publique (souvent des monoples naturels), seraient considérablement plus élevés sans une règlementation. Ils montrent alors qu’il existe une très faible différence entre les prix pratiqués dans les états règlementés et les états non règlementés. D’autres études confirmeront que là où la structure initiale du marché est monopolistique, la règlementation se révèle inefficace.
En 1971, Stigler intègre les apports de l’analyse économique de la politique à la Théorie économique de la règlementation. La « Théorie de la capture de la règlementation » souligne les intérêts des offreurs, représentés par des hommes politiques qui ont du pouvoir à vendre. Cette offre est confrontée à une demande de règlementation de la part de certains entrepreneurs, organisés en groupes de pression. Ces acteurs se servent, pour arriver à leurs fins, de monnaies spéciales : le vote, des contributions au financement des campagnes électorales ou des emplois pour ceux qui quitteront la scène politique. Les producteurs (ici, les responsables politiques), ont souvent un avantage stratégique important par rapport aux consommateurs, qui ont une faible incitation à acquérir de l’information.
Stigler est aussi connu pour ses nombreuses contributions dans le domaine de l’économie industrielle : il a étudié la convergence à long terme des taux de profit dans une industrie et entre secteurs.