S.Jevons

Stanley JEVONS (GB, 1835-1882)

Fondateur de l’école de Cambridge.

1871, « La théorie de l’économie pure « , le début du marginalisme.

1875, « La monnaie et le mécanisme de l’échange », des propositions d’étalon monétaire.

1879, « Les crises commerciales et les taches du soleil », ou le début de l’économétrie.

1882, « Les relations de l’État et du marché du travail « , livre dans lequel il veut montrer la supériorité du libéralisme sur le socialisme.

Né dans une famille riche (père industriel dans le textile) à Liverpool en 1835, il connaît la ruine en 1847.

Ce qui l’empêche, pourtant élève doué, d’intégrer Oxford ou Cambridge. Grand consommateur de livres, il part en Australie, à 19 ans.

Esprit éclectique, il accumule de nombreuses connaissances et publie une oeuvre abondante dans laquelle il va révolutionner les idées sur la valeur et mettre, à son tour, l’accent sur l’importance des mathématiques en économie : « L’économie, si elle veut être une science, doit être une science mathématique ».

« Très influencé par le positivisme d’Auguste COMTE, il soutient que les économistes doivent formuler des relations mathématiques entre les grandeurs caractéristiques de l’économie et les vérifier par le calcul statistique, de façon que leurs assertions ne relèvent pas de la simple intuition ou d’une démarche politique prédéfinie.

Il pose en fait les bases de ce qui deviendra l’économétrie. Son ouvrage de 1879, le plus célèbre en la matière met en parallèle une série chiffrée de la production anglaise et une chorologie des éruptions solaires, il établit un lien mathématique entre les deux et déduit que l’agitation du soleil, en perturbant le climat, modifie les récoltes et fixe les rythmes d’évolution de la production.

Cet ouvrage suscitera une vaste polémique, certains le prenant comme exemple de raisonnement farfelu s’appuyant sur des résultats mathématiques hâtivement interprétés.

Pourtant les physiciens d’aujourd’hui, qui connaissent mieux les cycles qui caractérisent l’activité solaire et leurs conséquences climatiques, ne sont pas loin de donner raison à Jevons, après un siècle de sarcasme sur son livre, présenté comme la caricature des abus de la modélisation. » Jean-Marc DANIEL (Le Monde 28/11/2000), professeur à l’ESCP-EAP.

Dans son livre de 1871 (« La théorie de l’économie pure »), il reprend le concept d’utilité de BENTHAM pour expliquer le comportement des consommateurs en formulant le principe de l’utilité marginale : les individus rationnels fondent leurs choix sur l’utilité supplémentaire, ou marginale, de chaque bien.

Ce livre inaugure une approche marginaliste (en même temps que WALRAS et MENGER) en faisant du fondement de la valeur l’utilité marginale.

Il va révolutionner la théorie de la valeur en lui enlevant d’ailleurs son aspect philosophique hérité de Saint-Thomas d’Aquin.

Il dénègue la valeur-travail en montrant, après Jean-Baptiste SAY, que le prix d’un objet correspond à l’utilité qu’il procure à son acheteur. Mais il va plus loin puisqu’il estime, en outre que cette utilité est mesurable (utilité ordinale) et qu’elle varie en fonction des quantités consommées.

Le raisonnement marginaliste est né. Il constate que plus on consomme d’un même bien, moins l’utilité marginale est forte, celle-ci qu’il appelle « degré final d’utilité » est donc décroissante.

Il démontre que, mathématiquement, cette utilité marginale est la dérivée de la fonction qui relie l’utilité totale aux quantités consommées; et que la dérivée seconde de la fonction est négative, ce qui explique la décroissance de l’utilité marginale.

Pour Jevons, lorsqu’un acheteur acquiert une unité supplémentaire d’un bien sur un marché, son plaisir est égal au degré final d’utilité et son déplaisir est égal au prix qu’il doit acquitter. Tant que le prix à payer (son déplaisir) est inférieur à l’utilité marginale (son plaisir), le consommateur continue à acheter.

Il s’arrête de consommer davantage de ce produit lorsque l’utilité marginale est égal au prix qu’il doit payer. Notons bien que ce raisonnement est un raisonnement individuel et, qu’en conséquence, chaque individu agira selon des goûts personnels. « Les prix ne représentent pas les quantités de travail incorporés dans la production des objets, mais dans la hiérarchie des satisfactions que procure aux consommateurs l’acquisition d’une unité supplémentaire de chacun des biens disponibles sur le marché. »

Enfin, en 1875, dans son essai sur la monnaie et les mécanismes de l’échange, il propose de remplacer l’or par un panier de marchandises comme référent monétaire.



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