W.PARETO( 1848- 1923) Rendez-vous au centre Walras-Pareto : http://www.unil.ch/cwp/ D'après le texte de François-Régis MAHIEU : http://mapage.noos.fr/HISTOIREECONOMIQUE/ Schumpeter relate que le marquis Pareto
et la "middle class" ne s' appréciaient pas ( Schumpeter, p.
859) ...sauf dans la théorie pure. Pareto est pluridisciplinaire
et écrit un "Trattato di sociologia generale" en 1916 avec un
propos ultra libéral sur les cercles des élites...face
à l'Etat. Extrait de sa biographie: "Pour Pareto, l'étude
de l'économie devient de cette manière similaire à
l'étude de la conduite logique dont l'objet est l'"ophélimité",
terme qu'il tire de la racine grecque ophelimos, désirant ainsi
s'éloigner de la notion traditionnelle d'utilité et qu'il
définit comme étant une relation de commodité occasionnée
afin qu'un besoin ou un désir, légitime ou non, soit satisfait.
Le modèle d'équilibre général auquel il parvient est exprimé à l'aide d'un système d'équations simultanées, dont certaines se réfèrent à la contrainte budgétaire de l'individu liant le revenu et les dépenses et d'autres à l'activité des entreprises qui créent des produits et des biens capital. Un chapitre important du Cours traite de la distribution du revenu. Pareto y montre que la stratification imposée par la distribution de la richesse dans la société a relativement peu évoluée dans le temps. Pour lui, une distribution différente de la richesse ne résoudrait pas les problèmes généraux de la division sociale de l'époque et n'améliorerait en rien les conditions de mobilité entre classes sociales. Ce phénomène est connu sous le nom de "Loi de Pareto". Cependant, l'originalité
du Cours tient avant tout à sa méthodologie, soit à
la découverte d'une interrelation entre phénomènes
économiques et sociaux, de leurs interdépendances réciproques
à l'intérieur d'un système où la relation entre
les parties et l'ensemble produit des effets autonomes, appelés
aujourd'hui effets structurels.
Distinction utilité /ophélimité : ( Pareto, 1896: Cours d'économie politique; 1909: Manuel d'économie politique.) Deux distinctions importantes; l'une du vivant de Pareto: ophélimité/utilité; l'autre postérieure: situation d'optimum et critère de Pareto unanimité. La première est dynamique en faisant référence à un état de repos dans les mouvements des substitution possibles, l'autre est axiomatique et instantanée. Le concept d'ophélimité est strictement économique, défini par quatre conditions: - Il désigne les satisfactions que l'individu retire de ses consommations en biens et services physiques. - Les préférences individuelles sont supposées indépendantes, tirées des propres consommations de l'individu, égoïstement. - Les préférences s'expriment sur un marché. - Les préférences sont supposées données. L'utilité est sociale. L'utilité est sociologique... et concerne tous les types de satisfactions au delà de l'économie. Elles dépendent ( au moins pour l'"utilité indirecte" qu'évoque Pareto) des autres individus. L'utilité peut se révéler par d'autres moyens que le marché, par exemple le vote. Les préférences ne sont pas données et de façon interactive, se modifient. On retrouve derrière ce couple ophélimité/ utilité le sophisme ( selon Kolm, La bonne économie, 1984) selon lequel l'agent serait à la fois égoïste et altruiste. L'idée d'une mécanique interindividuelle se trouve aussi chez Pareto, certes sur des bases différentes. La valeur chez Pareto est individuelle. Dans le cas d'une utilité individuelle, l'"ophélimité", selon Pareto, l'individu est seul juge de la question de savoir si cette utilité subjective existe ou non... de l'intensité de cette utilité". Malheureusement, Pareto, distingue une utilité
objective d'une utilité subjective, sans voir que même l'utilité
"sociale" passe par une représentation individuelle. Chaque personne
est seule juge, elle perçoit sa responsabilité, arbitre d'elle
même entre les contraintes matérielles et sociales. Pareto
oppose de façon dualiste, actions logiques et actions non logiques,
individuel et social....il juxtapose économie pure et sociologie
mais ne prend pas en compte l'anthropologie philosophique.
L'oeuvre de Pareto est un bel exemple de "non- philosophie". La dimension philosophique de la question anthropologique ne peut l'intéresser.... Pour Pareto (1916, 1968 ), la sociologie "vise à étudier la société humaine en général"; l'anthropologie étudie l'homme du point de vue de la théorie économique. L'économie appliquée se superpose à l'économie pure sans s'y substituer ( Pareto, p. 16) sinon l'on va mélanger phraséologie et analyse mathématique de la mutelle dépendance. D'où l'apostrophe au sociologue ou au psychologue qui voudrait mélanger les genres : " Eh brave homme, l'économie mathématique arrive au moins à nous faire connaître en gros comment s'opère la mutuelle dépendance des phénomènes économiques tandis que ton galimatias ne nous apprend rien du tout !" ( Pareto, 1916, p. 16). Faisant ainsi, Pareto oublie tout réflexion
sur le sujet de l'activité économique. A quoi sert un discours
sur la "mutuelle dépendance" si l'on ne sait pas ce qu' elle relie
? D' autre part, comment peut- il croire à des limites d'application
de la méthode économique ?
Pareto rejoint Veblen en affirmant que l'élargissement de l'économie pure commence par les instincts; "les résidus correspondent à certains instincts de l'homme". Ces résidus se manifestent par des légendes et des superstitions à propos des nombres , souvent pitoresques qu'expose longuement Pareto. Les résidus sont la partie "constante" des phénomènes, les dérivées leur partie variable. Ainsi la "flagellation ascétique a été un phénomène très répandu dans l'espace et le temps", mais elle connaît des aspects variables : certaines croyances lui attribuent le pouvoir d'éloigner les démons ( p. 637) , d'autres de transmettre la force et la vitalité des choses employées pour flageller, d' autres encore une façon de faire pénitence. Un tel schéma peut être transposé au domaine scientifique. Ainsi ( p. 740), il y a un résidu continu de "pseudo- science" qui veut transformer les actions non logiques en actions logiques dont il existe de multiples dérivées ! par exemple, (p. 1483), "en étendant les conceptions de l'économie pure aux besoins sociaux des hommes". ************** |