R.BOYER Dix ans après l'ouvrage de M.Aglietta,
"Régulation et crises du capitalisme" (1976), Robert Boyer publie
"La théorie de la régulation : une analyse critique" (1986),
complétée, avec Y.Saillard, par "La théorie de
la régulation : l'état des savoirs"(1995). Dans cet ouvrage,
on distingue trois niveaux d'analyse :
- d'une part, les modes de production
et leur articulation.
Dans la mouvance de Marx et la prise en compte de l'histoire, l'analyse des crises y est largement développée. L'approche régulationniste a donc pour point de départ l'analyse des divers régimes d'accumulation au sein du mode de production capitaliste. Le régime d'accumulation se définit comme " l'ensemble des régularités qui assurent une progression générale et relativement cohérente de l'accumulation du capital, c'est-à-dire permettant de résorber ou d'étaler dans le temps les distorsions et déséquilibres qui naissent en permanence du processus lui-même" (Boyer 1986). Son fonctionnement se fait dans le cadre de formes institutionnelles entendues au sens de "toute codification d'un ou plusieurs rapports sociaux fondamentaux" . Historiquement, le passage d'un régime d'accumulation à un autre ou bien d'un mode de régulation à un autre constitue une crise au sens où il y a rupture. Si aucun changement institutionnel ou de politique économique n'est nécessaire pour déclencher le retournement ou la reprise, on parle de "petite crise" (Boyer/Saillard, 1995). L'absence de reprise spontanée signifie que le mode de régulation ou le régime d'accumulation ont été affectés, on se heurte à une "grande crise". L'approche régulationiste est globale, et fournit une grille de lecture intéressante à la réflexion économique. R.Boyer : " La théorie de la régulation : une analyse critique" (1986). R.Boyer : "La bulle et le bruit : qu'est-ce que spéculer ? ", Revue internationale de psychanalyse, 1992. Site de l'auteur : http://www.cepremap.ens.fr/~boyer/presentation.htm *********** |